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Antoine, Vincent ARCIER, soldat au 99ème RI

Je remercie Henri EUSTACHE de m'avoir ouvert ses archives personnelles pour retrouver les parcours de ses aïeuls pendant la Grande Guerre et ainsi de pouvoir leur rendre un modeste hommage.



Antoine, Vincent est né le 17 janvier 1892 à Trept dans l’Isère. Il est le fils de Louis ARCIER et Marie POIZAT. À sa naissance, son père est contremaître à l’usine à chaux CHEVROT-DELEUZE, à Trept.

Quand Vincent (prénom usuel) est appelé sous les drapeaux, il est instituteur.

Matricule 68 de la classe 1912, il rejoint le 8 octobre 1913 le 99ème RI.

Il a été appelé avec la classe 12 mais pour état de faiblesse, il est ajourné*.

*Un garçon en bonne santé peut être ajourné en raison de ses mesures. Lors du conseil de révision, il est fait un rapport entre le poids, la taille et le périmètre thoracique du conscrit. Si le résultat de ce rapport est supérieur à 30, il est ajourné voire exempté.

Le 99ème RI est caserné à Lyon, caserne Lamothe pour les 1er, 3ème et 4ème bataillons. Le 2ème bataillon est à Vienne.

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Le fort Lamothe en 1910   ©lelyondesgones.com

À la déclaration de la guerre, le 99ème RI forme avec le 22ème RI la 55ème brigade de la 28ème DI (14ème CA). Le 14ème CA combat au sein de la Ière Armée.

1914


Vincent est dans la 1ère compagnie du 1er bataillon.

Rassemblé avec sa division à Golbey (Vosges), le 99ème occupe dès le 15 août le col d’Urbeis. Il participe au combat qui délivre Sainte-Marie-aux-Mines puis Sainte Croix-aux-Mines.

Les combats 99ème début août.jpg
©  source AFGG

Le 19 août, le régiment est engagé dans l’attaque en direction de Schirmeck.

Le 22 août, chargé de défendre Rothau, le 1er bataillon subit une attaque particulièrement violente au cours de laquelle  3 officiers, 6 sous-officiers et 184 soldats seront mis hors combat.

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Attaque sur Rothau      Ⓒ AFGG

Vincent figure parmi les disparus.

Son père effectue immédiatement des recherches notamment auprès de la Croix-Rouge Internationale espérant que son fils est interné en Suisse.

1914 à 1918

Finalement, Henri est prisonnier à Ingolstadt (Bavière) . Le 30 janvier 15 il est sur le registre du camp.

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registre de présence à Ingolstadt

Présence confirmée par la liste des prisonniers français en Allemagne publiée par la “Gazette des Ardennes”* du 7 mai 1915.

*La Gazette des Ardennes est publiée par les Allemands dans la zone de France occupée.

Il est transféré dans le camp de Zerbst ( Saxe-Hanhalt).

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registre de présence à Zerbst

Dans sa dernière lettre adressée à ses parents (19 août 1918), il fait part des ennuis de santé qu’il a eu, de son espoir d’être très vite ramené en France et raconte qu’il se livre à des travaux agricoles pour lesquels, il n’est pas très adroit (il est dispensé de fauchage mais pas de labourage!)

Vincent meurt le 2 novembre d’une pneumonie dans le lazaret où il a été transporté.

fiche annoncant cause décès.jpg
fiche précisant la cause de sa mort à Zerbst
acte de décès en Allemagne.JPG
registre du décès de Vincent au lazaret de Zerbst

Enterré au cimetière des prisonniers proche du camp, sa dépouille sera ramenée dans le caveau familial en janvier 1923.


Transfert du corps.jpg

Vincent est inscrit sur le Monument aux morts de Trept avec son frère Jean, Louis.



Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de l’Isère
SGA, Mémoire des hommes
  • JMO du 99ème RI  26N  673/1
  • Armées Françaises dans la Grande Guerre (cartes)
BNF, Gallica
  • Historique du 99ème RI  Imp. Castanet Bergerac 1920
  • “La Gazette des Ardennes”  du 7 mai 1915
Archives personnelles d’Henri EUSTACHE