Au hasard d'une promenade au cimetière de La Jarrie (Charente-Maritime), une tombe à l'abandon, une plaque photo éclatée.
Henri, Louis, Clément
est né le 21 avril 1894 à La Jarrie (Charente-Maritime). Fils aîné de Louis,
Paul BOURGEON et Marie-Louise TUFFET, cultivateurs.
Matricule 361 de la classe 1914 du centre de La Rochelle, il est appelé le 16 décembre et affecté au 49ème Régiment d’Infanterie.
Le 49ème RI
est caserné à Bayonne et dépend de la 18ème Région Militaire (Bordeaux)
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| La caserne Château Neuf du 49ème RI à Bayonne |
1915
Après son instruction, le 1er avril , il est envoyé au
418ème RI qui vient d'être créé au camp de Sauges à Bordeaux.
Le contingent prélevé sur le dépôt du 49ème constitue la 8e
compagnie du 2e bataillon (II/418).
Le 418ème forme avec les 2ème et 4ème BCP, la 306ème Brigade de la 153ème DI.
Le 12 septembre 1916, la commission de réforme de Bordeaux
le classe "service auxiliaire" suite à un pneumothorax par plaie
profonde de la poitrine.
Le 1er juillet 1917, il est requalifié
"service armé", et est affecté au 18ème ETEM de Bordeaux
mais est détaché à la poudrerie de Bassens (Gironde), une des annexes de la poudrerie nationale
de Saint-Médard.
Anecdote "amusante" (voir 1918) : la présence des troupes américaines se concrétisa à Bassens. Bordeaux avait été choisi par les Américains comme une des sept bases de ravitaillement de leur corps expéditionnaire en Europe. Ils y débarquèrent en même temps qu'Henri le 1er juillet 1917.
La Poudrerie Annexe de Bassens fut une des unités de production de la munition réglementaire 8 mm Lebel (marquage BA) et produisait par ailleurs plus de 150 tonnes/jour de Schneidérite et 40 tonnes/jour d'acide picrique, deux composants explosifs pour le remplissage des obus. (Source : École Centrale de Lyon – bulletin sept. 1920).
Anecdote "amusante" (voir 1918) : la présence des troupes américaines se concrétisa à Bassens. Bordeaux avait été choisi par les Américains comme une des sept bases de ravitaillement de leur corps expéditionnaire en Europe. Ils y débarquèrent en même temps qu'Henri le 1er juillet 1917.
La Poudrerie Annexe de Bassens fut une des unités de production de la munition réglementaire 8 mm Lebel (marquage BA) et produisait par ailleurs plus de 150 tonnes/jour de Schneidérite et 40 tonnes/jour d'acide picrique, deux composants explosifs pour le remplissage des obus. (Source : École Centrale de Lyon – bulletin sept. 1920).
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| Vue générale de la poudrerie de Bassens © habitantslieuxdemémoire.fr |
Le 13 mars 1918, il est affecté au 146ème RI. Le
régiment est alors positionné dans le camp retranché de Verdun, à Vacherauville. Le régiment subit alors
de violents bombardements par obus toxiques.
Le 146ème (avec
les 153e et 156e RI) appartient à la 39ème DI
Les 12 et 13 avril, la 39e Di quitte le secteur de
Verdun et passe en réserve d’armée. Le 21, elle débarque dans la région d’Houtkerke (Nord) à la frontière belge.
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| Zone de combat du 146ème en Belgique |
Du 25 avril au 5 mai la division et ses régiments sont mis à
la disposition du 2e Corps de Cavalerie pour des opérations dans la
zone du Kemmel. Le 7 mai, elle est au
repos à Dunkerque, le 146e RI cantonnant à Loon-Plage à l’ouest de la ville.
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| Le 146ème au repos vers Loon-plage |
Le repos (et l’instruction) est de courte durée, la 39e
DI se rassemble et par voie ferrée rejoint Villers-Cotterets
(Aisne) du 13 au 15 mai. Elle exécute jusqu’au 4 juin des travaux d’aménagement
de 2e ligne, elle est alors sous le commandement du 20e
Corps d’Armée.
Le 16 juin, la division se rassemble dans le nord de
l’Ile-de-France, 146e à Vémars (Val-d’Oise). Elle stationne dans
cette région avec les régiments américains de la 28th Infantry-Division US.
Jusqu’au 22 juin, l’instruction conjointe du contingent franco-américain est
menée.
Le 23, embarquement par camions-autos, direction Bussières, Hondevilliers, Orly-Saint-Morin,
villages de la région sud de Château-Thierry (Aisne). Elle relève sur place les
éléments de la 10e Division d’Infanterie Coloniale jusqu’au 26.
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| La 39ème DI fin juiln avant l'attaque sur Château-Thierry |
La 39e DI intègre alors le 38e
Corps d’Armée de la VIème Armée. Le 38e CA
est un corps d’armée franco-américain comprenant outre la 39e DI, la
3rd Infantry Division US et
la 28th Infantry-Division US.
Château-Thierry est aux mains des Allemands qui tiennent
ainsi la rive gauche de la Marne, les Français et les Américains lancent
l’offensive le 1er juillet. Ils ne reprendront complètement la ville
que le 21 juillet... à 7:30 (d’après le JMO du 153e RI).
Le 22 juillet, appuyée à droite par les Américains de la 3rd Infantry Division US, la 39ème
DI traverse la Marne, et lance l’offensive le 22 juillet en direction du bois de Barbillon (bois 204). En pointe
de la division, le 153e RI, en 2ème position le 146e RI, puis en réserve de
division le 156e RI.
Si l'objectif de la tête de la division est la Ferme de Cense-à-Dieu (153e
et III/156e), le 146e
RI se voit assigné d'atteindre, en 2e ligne, la cote 215 sur les hauteurs Nord-Ouest de
Mont-Saint-Père.
Dans la soirée, le 156e RI relève les éléments du
153e à la Ferme Cense-à-Dieu.
Mais durant la nuit, l’avant-garde est âprement accroché sur sa position de 1ère
ligne par les troupes allemands de la 10.Landwehr-Division
(XXIII.Reserve-Korps – 7.Armee).
Le 23 juillet aux
premières heures, l’artillerie américaine de la 26th Infantry Division, à gauche du dispositif du 38e
CA, cause – lors de son tir de préparation – de sérieux dégâts au Bataillon BENIER du 146e RI.
Le 24, le 146e
RI passe en tête de division et atteint Le Charmel où il est arrêté par une « puissante ligne de
mitrailleuses » (cf. JMO du 146e).
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| Détail de la bataille du bois de Barbillon |
Le 28 juillet, la 39e DI atteint Courmont, où elle décroche et laisse le
terrain d’opérations aux divisions américaines.
Le corps d’Henri
Bourgeon a été retrouvé le 27 juillet lors du nettoyage du champ de
bataille, gisant dans le bois de
Barbillon (?) . Cette date sera celle officielle de sa mort,
mais les 22 et 25 juillet sont également notés dans les archives (Base "sépultures de guerre" le 22, fiche MPLF le 25).
Il est inhumé au cimetière de Beuvardes puis au cimetière de Brécy.
Il repose dans la Nécropole Nationale de Neuilly-Saint Front, tombe 649.
Henri est inscrit sur le Monument aux Morts de La Jarrie
Paru au Journal Officiel du 4 janvier 1923, il reçoit à
titre posthume la Médaille Militaire :
"Soldat courageux
et dévoué. Tombé glorieusement pour la France le 27 juillet 1918 dans le
secteur de l'Aisne, en faisant vaillamment son devoir. Croix de guerre avec
étoile de bronze"
- JMO du 418ème RI 26N 772/1-2
- JMO du 146ème RI 26N 695/8
- JMO de la 39ème DI 26N 335/4bis
- Les Armées Françaises dans la Grande Guerre
Historique du 146ème RI Anonyme Berger-Levrault Nancy
Forum, pages 14-18
champagne1418.pagesperso-orange.fr