Pierre est né le 12 décembre 1886 à Langeac (Haute-Loire). Il est le fils d'Étienne FAYE * et Henriette JOUVE.
*Étienne est alors employé
aux chemins de fer pour la Compagnie PLM. La ville de Langeac est sur la ligne St
Germain-des-Fossés / Nîmes.
Pierre apprend le métier de menuisier et l'exerce à Langeac
avant de partir au service militaire.
Matricule 1302 de la classe 1906 du centre de recrutement du
Puy, il est affecté au 16e RI (Colonel Ernst) dont les troupes sont réparties dans diverses
casernes : Vaux (2e bataillon et dépôt – Montbrison), d'Estaing (Clermont-Ferrand) et Rullière (St-Étienne).
Arrivé le 7 octobre 1906, il est libéré de ses obligations militaires le 25 septembre 1910. Il est clairon.
Arrivé le 7 octobre 1906, il est libéré de ses obligations militaires le 25 septembre 1910. Il est clairon.
À l'issue de son service militaire, sa première adresse est située à Saint Étienne, au 16 de la rue des
Francs-maçons. Cela laisserait donc à penser qu'il a été soldat dans
la caserne Rullière de Saint Étienne. D'autant que le 13 juillet 1911, il
épouse Marie BÉAL à Saint-Étienne.
Il exerce son métier de menuisier dans diverses entreprises de Saint-Étienne, et notamment chez Manufrance.
Du 27 août au 18 septembre 1912, il effectue une période au
99e RI de Vienne (Isère).
1914
Le 4 août, à la déclaration de la guerre, il rejoint Vienne
où il est affecté au 299e RI, le régiment de réserve du 99e.
Le 299e forme, avec le 222e RI, le 36e RIC et 2 bataillons de Chasseurs à Pied (53e et 54e), la 74e Division (d'infanterie) de Réserve du 20e Corps d'Armée.
La
74e DR est envoyée en Lorraine où elle est engagée dans la bataille du Grand
Couronné visant à bloquer l'offensive allemande qui veut s'emparer de Nancy.
Fin août, le 299e participe à de nombreux combats
(Remenoville, Gerbéviller, ... en Meurthe-et-Moselle).
Suite à la bataille de la Marne et au recul allemand qui en suivit, le régiment est positionné sur la gauche de la 74e DR, et progresse le long de la vallée du Sanon en direction de la forêt du Parroy, via Maixe, Einville puis Bauzemont (Meurthe-et-Moselle).
Le régiment
aura perdu 1.256 officiers et hommes de troupe durant cette première phase de la Grande Guerre.
Suite à la bataille de la Marne et au recul allemand qui en suivit, le régiment est positionné sur la gauche de la 74e DR, et progresse le long de la vallée du Sanon en direction de la forêt du Parroy, via Maixe, Einville puis Bauzemont (Meurthe-et-Moselle).
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La forêt du Parroy, ici photographiée en janvier 1916. Source BDIC - Fonds Valois |
1915
Le régiment reste dans la région pour organiser le terrain (ouvrages défensifs). La guerre des
tranchées vient de commencer. Le front devant Nancy ne va plus bouger pendant des mois...
La guerre menaçant de durer, il faut fournir plus d'armes, de munitions, de matériels.... Aussi, le Gouvernement décide-t-il de retirer du front les soldats qui, dans le civil étaient des ouvriers spécialisés, pour les affecter dans des usines d'armement contribuant à l'effort de guerre.
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Le système de défense près d'Einville sera sans cesse amélioré, ici vu en 1917. Source BDIC - Fonds Valois |
La guerre menaçant de durer, il faut fournir plus d'armes, de munitions, de matériels.... Aussi, le Gouvernement décide-t-il de retirer du front les soldats qui, dans le civil étaient des ouvriers spécialisés, pour les affecter dans des usines d'armement contribuant à l'effort de guerre.
C'est ainsi que Pierre est retiré du front et affecté à partir du 17 mai, au
dépôt des métallurgistes du 17e Régiment d'Infanterie à Lyon.
1916
Le début de la bataille de Verdun a été particulièrement
meurtrier. Pour soulager la pression allemande sur Verdun, l'État major prépare
une attaque sur la Somme. Il faut donc
faire revenir au front tous les hommes disponibles afin de créer de nouvelles divisions et ne pas
dégarnir Verdun, voire même de renforcer la IIe Armée qui fait barrage autour de cette place forte à l'attaque
allemande du Kronprinz.
Le 28 juillet, Pierre est affecté au 173e RI, 2e bataillon, 6e compagnie, qu'il
rejoint à Ville-sur-Saulx (Meuse, sud-ouest de Bar-le-Duc) où son bataillon est au repos.
Le 173ème forme avec
le 55e RI, la 252e Brigade de la 126e DI. À ce moment-là, la 126e DI
est dans le 11e CA de la IIe Armée. Le dépôt du 173ème est
Bastia.
Le 7 août, le régiment part pour Verdun, secteur de la cote
304. Il se battra notamment à Avocourt.
Jusqu'au 8 novembre, le régiment fait alterner ses
bataillons en première ligne, en réserve et en travaux d'aménagements défensifs.
Le 12 novembre, au camp de Rembercourt-aux-Pots (Meuse),
commence l'instruction des cadres et des troupes car la 126e DI sera engagée
dans l'attaque que le Gal MANGIN va mener sur la rive droite de la Meuse pour
dégager Verdun.
Le 173e RI fait partie des troupes qui doivent enlever la côte du Poivre et la cote 342.
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Extrait de la carte des tranchées de la Cote du Poivre, entre Vacherauville et Louvemont, en bleu les tranchées et boyaux allemands, en rouge les françaises. |
L'attaque débute le 15 décembre dans des conditions très
difficiles (une pluie torrentielle transforme les boyaux d'accès en rivières de
boue et il fait particulièrement froid)). Les troupes parviendront quand même à
atteindre leurs objectifs au prix de lourdes pertes.
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Un des boyaux de la Cote du Poivre (boyau de Prague), ici photographié en juin 1917. Source BDIC - Fonds Valois |
Le 2e bataillon vient en fin de journée occuper les
positions conquises par les bataillons d'assaut (1er et 3e). Il est dans les
tranchées de Berlin et du Poivre.
Lors d'un violent bombardement, Pierre est grièvement
blessé. Il refuse de quitter son poste et ne sera évacué que le 18 décembre. Outre
une plaie "borgne" profonde de la face antérieure de la jambe droite
et une plaie superficielle de la jambe gauche, il a les pieds gelés.
Pris en charge par l'HOE de Vadelaincourt (sur la Voie de la Liberté) au sud de Glorieux, il arrive le 20 à l'ambulance 10/11 qui est à Mesgrigny(Aube). Il la quitte le 26 et est dirigé vers l'HOE 33 de Troyes, puis est envoyé à l'intérieur.
Il subit l'amputation de l'avant-pied gauche (méthode de
Chopart) et l'amputation au niveau de la 1ère phalange de tous les orteils du
pied droit.
1917
1917
Par arrêté ministériel paru au JO du 2 décembre 1917, il
reçoit la Médaille Militaire, accompagnée de la Croix de guerre avec palme, avec la citation suivante :
"Excellent soldat, courageux et dévoué, s'est
particulièrement distingué à l'attaque de la côte du Poivre le 15 décembre
1916. Blessé une 1ère fois, a tenu à rester à son poste où, il a eu les pieds gelés."
Il reçoit également la Médaille commémorative de la bataille de Verdun.
Après une lourde ré-éducation, il est libéré le 31 juillet
1919.
1920
1920
Le 27 février 1920, il reçoit la carte du combattant qui lui confère le droit de porter la Croix du combattant.
Au retour de sa convalescence, il entre dans la Compagnie des Tramways de Saint-Étienne qu'il quittera en 1940, son état de santé ne lui permettant plus de travailler.
Par décret du 11 mars 1943, il est fait chevalier de la
Légion d'honneur pour prendre rang le 3 août 1939, puis 21 juillet 1954, il est élevé au grade d'officier.
Il décède le 12 octobre 1956 à Saint-Etienne-le-Molard (Loire) où, il s'est retiré.
Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de Guerre avec palme, Médaille de Verdun, Croix du Combattant
Sources bibliographiques
et iconographiques