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Émile, Louis ELICHE, canonnier au 121ème Régiment d'Artillerie Lourde


Je tiens à remercier tout particulièrement Bernard ELICHE pour sa gentillesse et l'aide qu'il m'a apporté pour retracer le parcours de son grand-père Émile pendant la Grande Guerre en me confiant les lettres écrites par Émile à ses parents.

Émile pendant son instruction au 59èmeRA


Émile est né le 10 mars 1892 à Saint-Pierre-de-Fursac (Creuse). 
Il est le fils de Pierre ELICHE et Marie VAUGELADE. Son père est forgeron au village de Chabannes.

Matricule 157 de la classe 1912 du centre de recrutement de Magnac-Laval (Haute Vienne), il est ajourné pour un an pour faiblesse.

Un conscrit est déclaré "ajourné pour faiblesse" lorsque son indice est supérieur à 30, on ajourne souvent à 27. L'indice est le rapport entre le poids, la taille et le périmètre thoracique. On calcule l'indice en faisant la différence entre le poids en kg et les centimètres au dessus de un mètre. On ajoute à ce chiffre la différence entre le chiffre 100 et le périmètre thoracique.

 1914

Émile est affecté au 59ème RAC, 70ème batterie. La 70ème batterie est une batterie de dépôt au fort de Charenton à Alfortville. Il arrive au corps le 11 septembre.
Il est conducteur, mais exerce aussi comme maréchal-ferrant.

Entrée du fort de Charenton


1915


Puis il passe au 121ème RAL (RAL: Régiment d'artillerie lourde) en octobre. Il est dans la 6ème section de munitions.


Le 121ème RAL fait partie de l'artillerie lourde du 21ème CA.

Le Parc d'Artillerie de C.A se compose: de sections de munitions d'infanterie, de sections de munitions d'artillerie, de sections de parc, de compagnies d'ouvriers de parc, de détachements d'artificiers, des unités du Train d'Artillerie. Il assure donc l'approvisionnement et le complément de munitions (infanterie, artillerie)

Un parc d'artillerie

Quand il part pour le front, le 21ème CA participe alors à la 3ème bataille d'Artois.  

Émile sert dans la 2ème section de de munitions alors que la batterie qu'il approvisionne est positionnée à la Fosse Calonne (fosse n°5 de Liévin) (Lettre du 15 octobre)





1916


Une lettre du 18 février porte comme affection : 121ème RAL 21ème batterie 1ère pièce.

La batterie est équipée du 120 Long de BANGE (cadence de tir: 1 coup par minute)


Un 120L attelé

Le 28 février, le 21ème CA part pour Verdun.

La 21ème batterie est positionnée à Haudainville, près du fort de Belrupt.


Elle est déplacée le 2 avril à la Haie Houvy où elle bat et contre-bat Dieppe-sous- Douaumont, Hardomont et Bézonvaux.




















Le 2 mai, la batterie est déplacée en Champagne. Elle positionnée au Trou Bricot vers 

Souain et bat Tahure et les environs des Deux-Mamelles.




Le 18 août, la batterie est embarquée à Vitry-le-François pour Pisseleu (Somme). Mise à la disposition de la 62ème DI, elle est positionnée au Quesnel et tire notamment sur Fresnoye les Roye.


Le 4 octobre, la batterie est à Harbonnières (Somme)

Le 31 décembre, la batterie s'embarque pour les environs de Vesoul (Haute Saône).

1917

Le 19 janvier, la batterie est à Villersexcel (Haute-Saône) pour remise en état du matériel instruction du personnel...

Le 28 janvier, Émile avec 50 de ses camarades, revient au dépôt du régiment à Chaumont (Haute-Marne)

Il passe à la 23ème batterie du 121ème RAL (lettre du 19 juin) Cette batterie appartient au 2ème groupe.

La batterie est à Chivres-en-Laonnois (Aisne) pendant la bataille de la Malmaison.

Le 2ème groupe est mis à la disposition de la VIème Armée
L'artillerie de la VIème Armée pendant la bataille de la Malmaison
le 2ème groupe est placé à Chivres (étoile verte)


1918

Le 19 janvier la batterie part  au sud d'Hurbache (Vosges)

Elle vient le 22 mars  aux Raids de Robache.(vers Saint Dié)




Entre temps, le 19 mars, le 121ème RAL est restructuré. La 23ème batterie devient la 6ème batterie du 2ème groupe.

Le 18 mai elle est à Grandvillers (Oise), puis le 31 à Lucy-le-Bocage (Aisne) et le 25 juin vers Saint Hilaire le Grand (Marne)

En juillet, le 2ème groupe est  vers Vaudesincourt. C'est la 2ème bataille de la Marne.

La bataille de la Marne 
La poursuite, consécutive au recul des troupes allemandes, trouve le 121ème RAL à Seraincourt (Ardennes) le 11 novembre, le jour de l'Armistice 

Le 29 novembre, le 2ème groupe est détaché du 121ème RAL alors qu'il cantonné à Hannogne au Sud de Sedan (Ardennes) et est mis à  disposition de la VIème Armée.


1919 

Le 5 février , Émile passe au 113ème RAL, suite à la dissolution de sa batterie. Le 113ème cantonne alors à Rohrbach (Rhénanie) avec les troupes d'occupation des pays rhénans

Il est démobilisé le  24 août par le 21ème RAC.


Il se marie le 17 janvier 1920 à Folles (Vienne) avec Célestine LEFORT.

Il décède le 6 janvier 1976 à Saint Pierre de Fursac.


Sources bibliographiques et iconographiques

Archives départementales de la Creuse
Archives départementales de la Haute-Vienne
Historiques des 121ème et 421ème RAL   Sté Nle Imprimerie Champenoise    Chaumont 1920
SGA, Mémoire des hommes
                   JMO de la 21ème batterie du 121ème RAL   26N  1143/14-15
                    JMO du 2ème groupe du 121ème RAL    26N  1143/2
                   JMO Artillerie du 21ème CA   26N  195/11
                  AFGG
www. Forum, pages 14-18 en particulier ALVF
Le blog de Carl Pépin
IGN, géoportail


La photo d'Émile ELICHE est la propriété exclusive de son petit-fils Bernard ELICHE