Je remercie chaleureusement Edmond PEYRARD pour m'avoir confié ses archives personnelles et m'avoir autorisé à les publier sur ce blog.
Edmond PEYRARD est l'auteur du livre " Si Lanas et Saint Maurice m'étaient contés", livre qui m'a été précieux lors de mon travail sur les soldats de Lanas morts au cours de la Grande Guerre.
Édouard est né le 18 septembre 1896 à Marseille. Il est le fils de Léon et Madeleine BOITANO.
Vers 1913, son père Léon ouvre une auto-école. Édouard est aide moniteur puis moniteur dès qu'il est en possession de son permis de conduire.
Matricule 1643 de la classe 16 du centre de Marseille, c'est
fin 1915*, qu'il est appelé sous les drapeaux, mais n'est pas retenu pour
faiblesse**.
* Compte tenu du
besoin en hommes, le recrutement se fait
un an avant la date normale d'incorporation donc en 1915 pour les hommes
de la classe 1916.
** Un jeune homme, sans aucune
maladie, peut être ajourné pour faiblesse. La faiblesse est la principale des
raisons d'ajournement, sinon la seule. Un conscrit est jugé trop faible lorsque
l'indice est, en moyenne, supérieur à 30. On ajourne souvent à 27. L'indice est
le rapport entre la taille, le poids et le périmètre thoracique du conscrit.
Mesurant 1,53m, c'est sa taille qui explique un indice supérieur à 30.
Mais
après les sanglantes batailles de Verdun et de la Somme, le besoin en hommes
est crucial.
C'est
ainsi que le 9 août 1916, il est incorporé au 55ème RI dont le dépôt est
la caserne Pépin à Pont-Saint-Esprit où il fait ses classes dans la 29ème compagnie.
Le 1er
mars 1917, il passe au 40ème RI de Nîmes (caserne Montcalm) dans la 33ème compagnie du 9ème
bataillon de dépôt.
Les 2 régiments appartiennent à la même Division (la 30ème). Dans les dépôts, le passage de l'un à l'autre est fréquent.
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La caserne Montcalm |
Ayant son permis de conduire, il sera affecté comme moniteur d'auto-école dans le régiment.
Le 27 septembre 1917, il est affecté à la 24ème compagnie du C.I.D.* de la 129ème DI.
Le 27 septembre 1917, il est affecté à la 24ème compagnie du C.I.D.* de la 129ème DI.
*C.I.D.: Centre d'Instruction Divisionnaire. Les compagnies du CID recevaient des renforts du dépôt de l'intérieur (nouvelles recrues, blessés ou malades remis sur pied). Ils y continuaient leur instruction. C'est au sein du CDI que l'on venait chercher les renforts pour les unités de la Division.
C'est
ainsi, que le 9 octobre, il rejoint la 21ème compagnie du 6ème bataillon du
297ème RI.
Le 297ème forme avec le 359ème RI et le
12ème groupe de chasseurs (106ème, 120ème, 121ème Bataillons de Chasseurs à Pied)
l'infanterie de la 129ème DI.
Le 297ème est un régiment d'infanterie
alpine dont le dépôt est Chambéry (d'où le béret alpin que portent les hommes)
Le 9 octobre, le 6ème bataillon est au repos à Vauxrezis dans l'Aisne.
Le 23 octobre, la 129ème DI est engagée dans la bataille de
La Malmaison. Le 297ème est chargé de
dégager le plateau des elfes et le mont des singes (bois 160).
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La 129ème DI pendant la bataille de La Malmaison |
À l'issue de la bataille, c'est toute la région du Chemin
des Dames qui est aux mains des troupes françaises.
Le 22 novembre, le régiment stationne vers Péronne. Puis il
monte en décembre vers Ham.
En mai 1918, le régiment part dans les Flandres, au NW du
Mont Kemmel.
À partir du 6 mai, le secteur subit de violents bombardements par
obus à l'ypérite.
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Attaque du 297ème (en bleu sur la carte) à partir de la ferme Butterfly vers le Mont Kemmel |
Le 15 mai, Édouard est porté "tué" dans le JMO du
régiment. En réalité, il est blessé et évacué le 20 mai.
Il passe vraisemblablement par le Poste de Secours Central de la division à Terdeghem. Il est envoyé à l'hôpital de Berck-Plage d'où il ressort le 30 mai.
Après une permission de convalescence, il revient dans son
bataillon le 17 juillet.
Avec le 31ème CA, la 129ème DI est engagée dans la bataille
de Fresnières (Oise). Le 297ème est dans le bois des Loges.
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La position des bataillons du 297ème (détail) |
Du 20 au 23 août, le secteur subit des bombardements. Un
grand nombre de soldats sont intoxiqués par les gaz dont Édouard qui est évacué
par La Marlière, à Estrées Saint-Denis. Le 23 août, il est pris en charge par
l'hôpital n°83 et finalement par
l'hôpital n°30 de Rennes
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Groupe de soldats vraisemblablement à l'hôpital de Rennes Édouard est assis au premier rang, 3ème en partant de la gauche. |
Il en sortira le 21 décembre après une permission de 1 mois.
Il rentre dès le 22 dans l'infirmerie du
dépôt du 297ème.
Le 19 février 1919, il est reconnu inapte pour 2 mois au
motif suivant: "bronchite
consécutive à une intoxication par gaz".
Le 12 mars 1919, il passe au 14ème Escadron du Train des
Équipages.
C'est finalement le 23 septembre qu'il sera démobilisé et
rentrera chez lui, 8 rue de la Glace à Marseille.
Une pension d'invalidité de 10% lui est accordée en 1924. Il
est réformé temporaire et est finalement maintenu dans le service auxiliaire.
Après la guerre, la nouvelle réglementation ne permet pas de continuer l'exploitation de l'auto-école. Édouard sera chauffeur routier puis, ayant acquis une licence, artisan taxi indépendant.
Il se marie le 31 décembre 1925 avec Aline ROUSSISOL née à Lanas.
Il décède le 10 septembre 1975 à la suite d'un très grave accident de la route.
Il est inhumé dans le cimetière de Lanas.
Après la guerre, la nouvelle réglementation ne permet pas de continuer l'exploitation de l'auto-école. Édouard sera chauffeur routier puis, ayant acquis une licence, artisan taxi indépendant.
Il se marie le 31 décembre 1925 avec Aline ROUSSISOL née à Lanas.
Il décède le 10 septembre 1975 à la suite d'un très grave accident de la route.
Il est inhumé dans le cimetière de Lanas.
Sources bibliographiques et iconographiques