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Joannès FOND, soldat au 339ème RI

Joannès nait le 21 octobre 1886 à Mornant (Rhône). Il est le fils d'Antoine et Laurence, Françoise THEILLARD.

Au moment de son recrutement, il habite à Izieux (Loire).

Matricule 544 de la classe 1906 du centre recruteur de Saint Etienne, il effectue son service militaire au 139ème RI d'Aurillac, à la caserne DELZONS. Arrivé au corps le 8 octobre 1907, il est libéré le 28 septembre 1909.

© DR

Le 4 août 1914, il est mobilisé et est affecté au 5ème bataillon du 339ème RI à Aurillac.

Le 339ème (aux ordres du Lt-Col VERNADET) est le régiment de réserve du 139ème RI. Il fait partie de la 128ème brigade de la 64ème DI. La 64ème DI est rassemblée à Gap.

Le 339ème à Gap – Source : SGA - Mémoire des hommes

Les Allemands exercent une poussée très forte sur la Trouée de Charmes qui leur permettrait de prendre à revers les armées françaises de Lorraine.

La 64ème DI part dans la région de Nancy, le 20août, où elle en réserve du 20ème Corps d'Armée.

© Michelin – 1919

Le 29 août, le 339ème est positionné sur le secteur Cercueil-Laneuvelotte.

Position du 339ème sur la route Nancy-Champenoux – © Michelin – 1919

Le 1er septembre, la 128ème Brigade est mise à la disposition du 2ème Groupe de Divisions de Réserve GDR) de la IIème Armée (Général de Castelneau).

© AFGG

Le 4 septembre, le 5ème bataillon est mis à la disposition de la 36ème Brigade qui subit une attaque vers la ferme de Varincourt et le bois du Trembloy.

Violemment bombardé, le 6 septembre, Joannès est blessé à la jambe par un éclat d'obus. 8 autres soldats de son bataillon seront blessés.

Chacun survivait comme il pouvait ; moi, j’ai stoppé l’hémorragie en faisant un garrot à ma jambe ; on entendait les cris de douleur, certains appelaient leur maman, d’autres mouraient en silence.

C’était le cas d’un copain de mon père, il avait beau lui dire : “Jean, o fara, oua ?” – Jean ça ira, oui ? Silence

Au bout d’une heure, on a vu arriver la Croix-Rouge avec de grands chars à quatre roues tirés par des boeufs. On nous déposait un peu partout, pour faire les premiers pansements. Moi, on m’a conduit dans un café du village, le premier à droite.

Témoignage de Joannès quand il retournera sur les lieux quarante huit heures plus tard.

 

Joannès, 48 ans plus tard, sur les lieux où il a été blessé

Pris en charge à Laneuvelotte, il est conduit à l'ambulance 2/15 stationnée à St Essey sur Cercueil, puis est transporté à l'hôpital Auxiliaire n°101 de Nancy*.

Situation des postes de secours et ambulances le 5 septembre

*L'hôpital n°101 de Nancy est installé dans les locaux du Lycée Jeanne d'Arc qui a été réquisitionné. Il est géré par la Croix-Rouge.

Il passera de longs mois à l'Institution des Dominicaines (Pensionnat de Santifontaine ?) avant de partir en convalescence à Romans (Drôme) aux Récollets(?).

Réformé définitif par la Commission Spéciale de Réforme de Valence, le 5 février 1916 pour: fracture du tibia, déformation, Incurvation du tibia, atrophie et impotence.

Il rentre dans la ferme de ses parents à Izieux.

Le 5 février 1921, il épouse Marie, Pauline BRET à Trèves (Rhône).

Joannès avec son épouse Pauline née BRET vers 1930

En avril 1930, il habite La Boutane, de la commune de Farnay (Loire).

Il décède le 20 janvier 1964 à Farnay.


Sources bibliographiques et iconographiques

Photos de Joannès : propriété exclusive de la famille Matrat-Fond

Carnet de Charles FOND, son fils

Archives départementales du Rhône

Archives départementales de la Loire

SGA, Mémoire des Hommes

  •   JMO du 339ème RI – 26N 755/5
  •   JMO du service de santé de la 64ème DI – 26N 384/12

Carte IGN via Géoportail