![]() |
Eugène * |
Eugène, Auguste naît le 29 septembre 1895 à Sepvret dans les Deux-Sèvres. Il est le fils d'Auguste MOINARD et Alexandrine BONNET.
A sa naissance, Auguste est cultivateur mais, au recensement de 1906 à Frontenay, il est déclaré menuisier.
Ce sera aussi la profession d'Eugène.
Matricule 1622 de la classe 1915 (centre recruteur de Niort), il est mobilisé le 17 décembre 1914. Après une courte période d'instruction, il est intégré le 21 mars 1915 au 409ème RI ( 5ème compagnie du 2ème bataillon) qui vient d'être créé à Chinon.
Suite à une épidémie infectieuse, le 409ème ne partira que le 7 mai 1915 pour le front.
Le 409ème constitue avec le 408ème RI la 303ème Brigade, qui est rattachée à la 25ème DI du 13ème CA.
En juin, le régiment monte au front dans la Somme (au sud d'une ligne Maignelay - Tricot) vers Montdidier.
Il y restera jusqu'en octobre (secteurs de Vandelicourt, Sains-Morainvillers, Planval,...)
Après une période de repos et d'instruction à Etelfay, le 409ème tient les tranchées dans les environs de Beuvreignes, Tilloroy, Boulogne-la-Grasse à partir de janvier 1916. C'est essentiellement un combat de mines.
Le 10 février, un coup de main est effectué par les 5ème et 6ème compagnies du 2ème bataillon pour reconnaitre les positions allemandes à l'avant d'Etelfay.
La 5ème compagnie est positionnée à Piennes et doit agir dans la zone de Bus-la-Mésière
A l'issue de cette affaire, Eugène reçoit sa 1ère citation à l'ordre du régiment le 19 février 1916 :
"S'est brillamment comporté au cours d'un coup de main qui a d'ailleurs pleinement réussi"
Il reçoit la Croix de guerre.
L'attaque allemande sur Verdun commence le 21 février 1916.
Le 24 février, le régiment quitte la Somme et prend position en premières lignes à Vaux devant Damloup au NW de Verdun.
Le 409ème est rattaché à la 120ème DI du 20ème CA de la IIème Armée (Gal PETAIN)
![]() |
La 120ème DI le 1er mars 1916 |
Chargé de repousser les attaques allemandes devant le fort de Vaux, Eugène est très grièvement blessé devant l'ouvrage d'Hardaumont (cuisse droite - bras gauche - tête), la 5ème compagnie du 2ème bataillon est positionnée le long de la voie ferrée devant l'entrée du ravin des Grands Houyers.
Théoriquement, le poste de secours du 2ème bataillon est dans le fort de Vaux. Les brancardiers de la division emmènent les blessés au fort de Tavannes, puis en automobiles, ils sont transférés au quartier Bevaux de Verdun.
![]() |
Évacuation des blessés du 409ème RI en mars 16 |
Évacué vers l'arrière par le train sanitaire C2/4 dont la gare régulatrice est Troyes, commence alors pour lui une longue période de soins, et de rééducation, au cours de laquelle, il contractera une pleurésie dont les séquelles alourdiront encore celles de ses blessures.
Ses blessures entraineront une incapacité qui sera reconnue par une pension d'invalidé.Elle lui sera concédée (sic) à titre définitif seulement en 1941.
![]() | |
Eugène est à gauche, alité* |
"soldat d'une grande bravoure qui s'est toujours distingué par sa belle conduite au feu. A été grièvement blessé le 8 mars 1916 au cours d'une contre-attaque à la baïonnette"
Il reçoit une 2ème étoile à sa croix de guerre, qui comptera en plus une palme.
Avec la même citation, il reçoit la médaille militaire.(JO du 22 septembre 1916)
Le 19 novembre 1916, il rejoint de son régiment à Châtellerault où la Commission de Réforme, le classe "service auxiliaire". Il sera même Garde des Prisonniers de Guerre à Tours à partir du 18 janvier 1918.
Il épouse Marguerite, Marie, Yvonne IMBERT, le 3 mai 1921 à Frontenay-Rohan-Rohan dont il aura 4 enfants:
Henri, Raymonde, René et Ghislaine.
![]() |
Henri * |
Henri, caporal-chef à la compagnie de commandement du secteur (commando 729), mourra des suites de ses blessures le 22 décembre 1953 à l’hôpital de Bien Hoa pendant la guerre d'Indochine. Sa fiche de décès porte la mention "Mort pour la France"

Croix de guerre TOE
Médaille de la Vaillance
Médaille coloniale
Le 26 avril 1966, Eugène est fait chevalier de la Légion d'honneur au titre d'ancien combattant.*
*Bien que n'ayant pas été cité à l'ordre de l'Armée, la palme sur la Croix de Guerre accompagne systématiquement l'obtention de la Médaille militaire et/ou la Légion d'honneur.
Eugène meurt le 28 septembre 1967 à Niort (Deux-Sèvres).
Merci à Suzy, Franck et Xavier de m'avoir autorisé à lire leurs archives familiales et à publier cette fiche consacrée à leur "pépé Eugène".
Médaille Militaire
Croix de guerre avec 2 palmes et 1 étoile de bronze
Légion d'honneur
Sources bibliographiques et cartographiques
SGA Mémoire des Hommes
- JMO du 409ème RI 26N 768/10
- JMO de la 303ème Brigade 26N 549/4
- JMO du Service de Santé de la 120ème DI 26N420/10
- JMO du Groupe de Brancardiers du 20ème CA 26N 194/28
- AFGG
IGN Géoportail
Forum pages 14-18 en particulier Michel PINEAU
Archives départementales des Deux-Sèvres
Crédits photographiques
Collection privée de Suzy DUBOIS *