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Octave SANJOU, lieutenant au 14ème RI

Nous venons de retrouver les carnets de guerre du sous - lieutenant Henry TISSOT.  Sophie et Stéphane ARNAUD, les découvreurs de ces documents, m'ont permis de les lire. (Ces carnets ont fait  l'objet d'une parution) Octave SANJOU y est cité plusieurs fois.


Octave, Théophile est né le 2 février 1880 à Loussous-Débat dans le Gers.
Ses parents Jean et Marie née DAULON sont instituteurs publics. il a 2 soeurs Irma née en 1882 et Eudora  née en 1884.
 Il entre à l'Ecole normale d'instituteurs d'Auch, il fait partie de la promotion 1896-1899.


Matricule371 classe 1900 au centre de recrutement de Marciac, il est incorporé le 14 novembre 1901 au 88ème RI à Mirande ou Auch. Il est libéré le 13 septembre 1902 avec le grade de sergent.


Il enseigne d'abord à Fleurance où nait sa fille Yvette en 1904. Il a épousé Lucie BARTHE, également institutrice publique.
En 1906, il est à Solomiac.

Le 4 août 1914, il rejoint le 88ème. Ses services montrent que jusqu'au 3 février 1915, il est à l'Intérieur, vraisemblablement au dépôt.

Le 8 septembre, il est adjudant.

Le 30 janvier 1915, il est adjudant-chef.

Le 3 février, il est affecté au 14ème RI qui appartient à la même division que le 88ème, la 34èmeDI.

Il rejoint le 14ème à Perthes-les-Hurlus.


Le 14ème restra en secteur jusqu'en avril 1915.

Le 23 avril 15, le régiment part dans la région d'Arras. Il combat du côté de Souchez (Somme), dans le secteur du cabaret rouge.


Le 4 juin, Octave est nommé sous/lieutenant à TT et est affecté à la 10ème compagnie du 3ème bataillon.

Le 8 juillet 1915, le 14ème RI est rattaché à la 131ème DI et au  10ème CA.

En août, Le régioment tient un secteur en Argonne vers La Harazée, au Four de Paris.

Le 7 décembre,Octave est à la 4ème compagnie du 1er Bataillon.




Le 19 décembre , Octave est blessé plaie par balle à la cuisse droite.
Il est cité à l'ordre du régiment n°340 du 18 mars 1916:
"Octave SANJOU, sous/lieutenant , a toujours donné l'exemple. A été blessé le 19 décembre 1915 au moment où, pour encotrager ses hommes qui effectuaient un travail dangereux, il leur donnait l'exemple du mépris du danger en montant sur le parapet"
Il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le 11 juin 1916, le régiment quitte l'Argonne pour quelques jours de repos à Saint Ménéhould.

Le 21 avril 1916, Octave est sous/lieutenant de réserve à TD.

Le 1er juin 1916, Octave est secrétaire du colonel de Passérieux et prote-drapeau du régiment.

Le 26 juin 1916, le régiment est à Verdun dans le secteur de la Chapelle Sainte Fine (sud du fort de Douaumont)




Le régiment quitte Verdun pour Pont-à-Mousson où il est reconstitué. Il prend alors le secteur de Regnéville Nord de Verdun sur la Meuse, près de Mort-Homme.

Puis il vient dans le saillant de Saint Mihiel près de Xivray, secteur qu'il tiendra jusqu'en février 1917, date à laquelle, il part au repos au camp du Bois l'Evêque.


Le 21 février 1917, Octave est promu lieutenant TT et le 25 mars, il prend le commandement de la Compagnie Hors Rang.

Le 20 avril 1917, le régiment arrive au Mont Perthois, d'où doit être lancée une attaque vers Moronvillers.


Le 2 mai Octave est tué par un obus.
Les circonstances de sa mort sont relatées dans le JMO et dans le journal d'Henri Tissot. Elles ne sont pas incompatibles.
JMO:
" Dans la matinée, le lieutenant Sanjou, officier adjoint du colonel, étant allé reconnaaitre les lignes sur le front du 2ème bataillon est tué par un 150."
Le journal d'Henri Tissot/
"Une mort encore au régiment. L'officier adjoint du colonel tué par un éclat d'obus.....il a voulu se faire photographier dans la carlingue d'un avion abattu. C'était un bon camarade, rieur, boute en train, un peu trop même, puisque c'est cela qui a causé sa perte"

Il est cité à l'ordre de l'armée, n°855 du 24 mai 1917:
"Lieutenant adjoint du chef de corps, modèle de dévouement , 3fois blessé, 3 fois cité, a été tué le 2 mai 1917 en exécutant une reconnaissance auprès d'un tunnel qui contenait une nombreuse garnison ennemie"

Octave est inhumé à la Nécropole nationale de Mourmelon-le-Petit, tombe 536.

Il sera fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume par décret du 12 mars 1920.


















Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Solomiac et de l'Ecole normale d'instituteurs d'Auch.







Son épouse, Lucie Sanjou, née vers 1881 à Larroque-Engalin(Gers) sera très active après la mort d'Octave. Elle s'investira dans la Société de secours mutuel, caisse de prévoyance et de bienfaisance des institutrices et instituteurs du Gers. Elle recevra la médaille d'argent pour services rendus à la Mutualité.
Elles sera officier de l'Instruction Public en juillet 1937 au moment où ele fait valoir ses droits à la retraite. 




Sources bibliographiques

Archives départementales du Gers
Journal du s/lieutenant Henri Tissot
JMO du 14ème RI    26N   586/ 3-4-5
Historique du 14ème RI  Imprimerie et librairie  Privat 1920
  










Crédit photographique : Collection Henri TISSOT /Sophie et Stéphane  ARNAUD