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André, Germain TRESPEUCH, sous-lieutenant au 14ème RI

Nous venons de retrouver les carnets de guerre du sous - lieutenant Henry TISSOT.  Sophie et Stéphane ARNAUD, les découvreurs de ces documents, m'ont permis de les lire. (Ces carnets ont fait  l'objet d'une parution) André TRESPEUCH y est cité de nombreuses fois.



André , Germain  est né le 30 septembre 1892 à Guigneville (Loiret)

Ses parents François et Gorgette née MALAIZE sont domestiques à Ris-Orangis.

Matricule 1934 classe 1912 du centre de recrutement de Versailles, il s'engage le 3 novembre 1912 pour 3 ans au 14ème RI de Toulouse


Au moment de son incorporation, il travaille dans l'épicerie de ses parents à Longjumeau.

A la déclaration de la guerre, le 3 août 1914, il est sergent.

Le 14ème fait partie de 67ème Brigade, 34ème Division, 17ème corps d'armée. Le 17ème CA est concentré vers Valmy.

Le régiment part dans les Ardennes vers Jéhonville (Ardennes belges, proche de Bertrix) où ont lieu les premiers combats.

Devant la poussée allemande, le régiment recule le 28 août jusqu'à Raucourt (Ardennes) où les pertes en hommes sont particulièrement élevées. Le régiment passe à 2 bataillons.

Le régiment va s'adosser à l'Aisne vers Attigny.

La bataille de la Marne est déclenchée. Le 14ème est positionné avec la 34ème DI, au sein de la IVème armée (Gal Langle de Cary) au SO de Vitry le François. Il se bat à la ferme de la Certine jusqu'au 10 septembre. L'ennemi recule jusqu'à l'Aisne sur des positions très bien défendues.


Le 1er septembre, André est nommé sergent-major.

Le 14ème vient se battre devant Perthes-les-Hurlus à partir du 15 septembre.


Le 24 septembre, le régiment est reconstitué à 3 bataillons.

Le 14ème restra en secteur jusqu'en avril 1915.

C'est là à la cote 204, qu'André se distingue et reçoit sa première citation à l'ordre de l'Armée (Arrêté du 31 janvier 1915)
"A fait preuve le 8 janvier près de Perthes des plus belles qualités d'énergie et de courage à la tête de quelques hommes en parcourant les tranchées allemandes nouvellement acquises et en repoussant les allemands à coups de revolver"

Le 18 janvier 1915, André est promu adjudant.

Le 2 mars 1915, il reçoit sa 2ème citation à l'ordre du régiment
"Adjudant du 14ème RI, a , par son énergie et son courage, le 16 février 1915, contribué à la prise d'une tranchée allemande en poursuivant dans uns sape, les allemands à coups de revolver"

Il passe sous-lieutenant le 19 mars 1915 est reste affecté à la 10ème compagnie du 3ème bataillon. Il remplace le s/lieutenant Collinet tué au cours de l'attaque qui lui a valu sa première citation.

Le 23 avril 15, le régiment part dans la région d'Arras. Il combat du côté de Souchez (Somme), dans le secteur du cabaret rouge.


Le 8 juillet 1915, le 14ème RI est rattaché à la 131ème DI et au  10ème CA.
En août, il est en Argonne vers La Harazée.

Depuis son arrivée en Argonne et jusqu'au 4 décembre, André ne figure pas à l'organigramme du régiment.

Le 7 décembre, il est à la 12ème compagnie du 3ème Bataillon.

Le régiment est au Four-de-Paris.



Le 11 juin le régiment quitte l'Argonne pour quelques jours de repos à Saint Ménéhould.

Les bataillons repassant à 3 compagnies, André est alors à la 10ème compagnie du 3ème bataillon.

Le 26 juin 1916, il est à Verdun dans le secteur de la Chapelle Sainte Fine (sud du fort de Douaumont)


André est cité à l'ordre du régiment le 24 septembre:
"Officier du plus grand courage qui a donné le plus bel exemple à sa troupe pendant les durs combats qua soutenu le régiment à Verdun du 25 juin au 14 juillet 1916"

Le régiment quitte Verdun pour Pont-à-Mousson où il est reconstitué. Il prend alors le secteur de Regnéville Nord de Verdun sur la Meuse, près de Mort-Homme.

Puis il vient dans le saillant de Saint Mihiel près de Xivray, secteur qu'il tiendra jusqu'en février 1917, date à laquelle, il part au repos au camp du Bois l'Evêque.



Le 20 avril 1917, le régiment arrive au Mont Perthois, d'où doit être lancée une attaque vers Moronvillers.


Le 21, c'est l'attaque de la Fosse Froide par le 3ème bataillon.Elle se poursuit le 22.
André sera tué au cours de la journée.
"Trspeuch a été tué d'une balle en plein coeur. Pauvre camarade! Ces jours,derniers, il faisait part de ses pressentiments: il devait avoir le bras droit emporté. Pour sauver sa montre, il la mettait au bras gauche. C'est une perte séieuse pour nous, car c'était un excellent ami et de plus, un parfait officier. L'aumonier qui m'apprend sa mort m'assure qu'il n'a fait un mouvement. Au dire des hommes qui étaient auprès de lui, il est tombé raide alors qu'il montait sur le parapet pour rndre mieux compte de ce qui se passait. Nous disons ensemble une prière puisque c'est tout ce qui nous reste pour lui donner une dernière preuve d'amitié. Le corps a été redescendu dans la nuit pour être inhumé dans un cimetière à l'arrière" ( Extrait du journal du s/lieutenant Tissot)


Le 24 mai, il est cité à l'ordre du régiment:
" Officier d'une bravoure exceptionnelle. Tombé glorieusement le 22 avril 1917 au milieu de ses hommes où une reconnaissance allemande s'avançait vers sa trachée et que, debout au milieu d'eux, il les encourageait de la voix et du geste en leur disant: Du calme, si les allemands arrivent, on les recevra"

André est titulaire de la médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme.








André est inhumé à la nécropole nationale de Mourmelon-le-Petit (rangée 26  tombe 6)

Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Longjumeau et Guigneville.




Sources bibliographiques

Archives départementales du Loiret
Archives départementales des Yvelines
Journal du s/lieutenant Henri Tissot
JMO du 14ème RI    26N   586/ 2-3-4
Historique du 14ème RI  Imprimerie et librairie  Privat 1920
  










Crédit photographique : Collection Henri TISSOT /Sophie et Stéphane  ARNAUD