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Pierre MANHES, brigadier à la 111ème batterie du 18ème RAC


Je ne sais comment remercier Marie et Pierre MANHES, pour m’avoir ouvert la valise de leur oncle et m’avoir autorisé à publier son trop bref parcours militaire.




Il est le fils d’Antoine et de Madeleine née CHEVALLIER.

Matricule Pierre est né le 10 mai 1897 à Lyon (2ème). Matricule 1009 classe 1917,  centre  recrutement  Lyon Central



Il s’engage volontairement le 23 mars 1915 et est affecté au 16ème Régiment d’Artillerie de Campagne.

Le 24, il arrive au dépôt du régiment à Issoire (Puy de Dôme) où il est affecté à la 61ème batterie.
au 16ème RAC d'Issoire
















Le 18 septembre, il quitte Issoire pour Bourges.



Ce changement de régiment s’explique par la création des batteries de tranchées  dont
les servants proviennent d’autres régiments d’artillerie.
La 111ème batterie du 18ème RAC était équipée de canons de 240 CT de Batignolles (les crapouillots)
Le Centre d’Instruction de l’Artillerie de Tranchée était à Bourges.

Le 3 octobre, il passe au 18ème Régiment d’Artillerie de Campagne. Il sert à la 111ème batterie  de 240T qui vient d’être créée, comme téléphoniste.


les servants d'un des 8 crapouillots constituant la 111ème batterie à Bourges
 (Pierre est assis à gauche)


Le 4 novembre, la batterie part pour les Vosges à Metzach, puis est positionnée à l’Hartmannswillerkopf jusqu’au 2 février où elle est ramenée à Metzach.


Carte d'Alsace dessinée par Pierre




Le 10 juin 1916, la batterie part pour Villers-Bretonneux (Somme) à la disposition de la 2ème Division d'Infanterie Coloniale (Gal MAZILLIER)  1er Corps d'Armée Colonial (Gal BERDOULLAT) VIème Armée (Gal FAYOLLE), elle est positionnée à la Carrière de l’Eclusier.


Dispositif de la Bataille de la Somme
Cappy

la carrière de l'éclusier



Les derniers jours de juin sont occupés par Pierre à installer le téléphone entre la batterie et le PC de commandement du capitaine Vernier. Tâche extrêmement périlleuse car s’effectuant sous un bombardement intense.



« Le 1er juillet à 13h, dans le petit boyau d’accès à la position (Carrière de l’Eclusier) un obus lacrymogène qu’on n’entendit pas venir éclata à proximité, tuant le brigadier Manhès, le maréchal des Logis Bais et le sous-lieutenant Claise. Le brigadier portait des blessures au visage, au bas ventre et aux jambes causées par des éclats, il succomba de la suite de ses blessures et peut être de la commotion produite par l’obus. ….le 2 juillet, on l’enterra au cimetière du Verger de Cappy (Somme). »

Extrait de la lettre du 14 juillet 1916 adressée par le capitaine Vernier commandant la batterie à la mère de Pierre




Tombe provisoire de Pierre au cimetière du verger à Cappy


Pierre a été décoré de la médaille militaire à titre posthume avec la citation à l’ordre de la Division (pas de n° de DI) n°221 du 1er septembre 1916 :
« S’offre toujours pour remplir les missions les plus dures et les plus périlleuses. Tué à son poste de combat le 1er juillet 1916 »









Pierre repose aujourd’hui au cimetière de Loyasse (Lyon) dans le caveau familial.



Pierre est inscrit sur le monument aux morts de Lyon et sur la plaque commémorative des anciens élèves du collège Saint-Marc morts en 1914-1918.




Furent tués aux côtés de Pierre :


Le Mal/logis  Léon  BAIS                                                       Le s/lieutenant  Robert  CLAISE


  voir leurs fiches respectives sur mon blog.          

Enterrés côte à côte au cimetière du verger à Cappy






Sources iconographiques et bibliographiques
Archives départementales du Rhône
Archives municipales de Lyon
JMO du 15ème RAC     26N  932/10-11
JMO du 18ème RAC   26N  935/13
Historique du 18ème d’Artillerie  Imprimerie moderne  Agen 1919
Contributeur du forum 14-18
Documents personnels de Pierre MANHES

Crédit photographique
Archives personnelles de Pierre Manhès




Dans une lettre adressée à sa mère par le capitaine François Chevallier, son frère, il est vraisemblable que Pierre a été fortement « motivé et encouragé « pour s’engager.
et de plus 6 de ses oncles sont mobilisés, dont la plupart dans l'artillerie.  

Du côté de son père, Antoine MANHES:

- Michel, Fleury, Marie  sergent* au 158ème RI

- Antoine, Pierre Chef d'Escadron* au 213ème RAC , 5 citations, 2 blessures
   Croix de guerre 3 étoiles vermeil,1 argent, 1 palme, officier de la Légion d'honneur

- Joseph, Marie  soldat de 2ème classe  22ème RI

- Antoine, Marie, Louis, Lucien  capitaine* affectation spéciale 2 citations
    Croix de guerre

- Jacques, Joseph, Marie lieutenant* au 103ème RAL 37ème batterie 3 citations
     Croix de Guerre, Croix de guerre Italienne, médaille commémorative serbe

Du côté de sa mère, Madeleine CHEVALLIER:

François, Antoine, Charles, capitaine* à l'Etat major du 21ème CA  9 citations  2 blessures
Croix de Guerre 5 étoiles vermeil, 2 argent, 1 palme Croix de guerre blege, officier de la Légion d'Honneur

* les affectations et les grades sont ceux à la fin de la Grande Guerre. Certains ont pris des galons au titre de la réserve ou de l'active, François Chevallier par exemple sera nommé Général de Division en 1940.