Je remercie Louis PEY, le
fils de Marie, Pierre, Louis qui m’a si gentiment ouvert ses archives et m’a
autorisé à publier le parcours de son père pendant la Grande Guerre
Louis est né le
17 juin 1886 à Lyon (3ème ) Il
est le fils de Pierre, Jean, Baptiste PEY et Augustine, Fanny POYARD.
Après l’Ecole Primaire Supérieure rue Chaponnay (Lyon 3ème), il
poursuit ses études à l’Ecole Centrale de Lyon d’où il sortira ingénieur.
Matricule 2315 du centre de recrutement Lyon Central, classe
1906, il remplit ses obligations militaires au 75ème RI de Romans, à partir du 7 octobre 1907. Le 1er
octobre 1908, il suit le peloton des Elèves Officiers de Réserve.
![]() |
La caserne Bon du 75ème à Romans |
Le 7 juin 1910, il épouse Marie-Léonie, Rosa BAILLARD à Lyon 6ème. Ils
auront 8 enfants.
Il est promu s/lieutenant de réserve au 22ème RI de Bourgoin le 1er avril 1909, puis
lieutenant de réserve le 22 novembre 1913.
Le 25 mars 1914, il est affecté au 152ème RI dont le
dépôt est Gérardmer.
1914
Le 4 août, est créé le 352ème
RI (régiment de réserve du 152ème).
Louis est lieutenant au titre de la réserve dans la 17ème compagnie, 5ème
Bataillon, de ce nouveau régiment. Le dépôt est Humes, près de Langres (Haute
Marne)
Fin août, il est transporté dans l’Aisne pour tenter de
bloquer l’avancée allemande. Il est à Proyard (Somme).
![]() |
Les restes de la Ferme de Nogeon |

De septembre à décembre, le régiment (qui vient d’être intégré dans la nouvelle brigade mixte) tente de bloquer l’attaque allemande sur l’Aisne à Bucy-le-Long et Vénizel près de Soissons
Le 15 novembre 1914, Louis est cité à l’ordre de la brigade mixte (n°26)
«A fait preuve du plus
grand sang-froid en continuant à observer le tir de notre artillerie malgré une
violente fusillade et à fournir d’utiles indications »
Il est décoré de la Croix de Guerre
La brigade mixte aux
ordres du Gal Klein comprend :
- le groupement Du
L-Cl Béraud-Raynaud : 352ème RI +45et 55ème BCP
- le groupement du
L-Cl Franchey d’Espérey : 47ème,
63ème, 64ème et 67ème BCP
- 2 bataillons
marocains Cl Poeymireau
- 3ème et 4ème
groupe du 5ème RAC
- la compagnie 3/7 du
Génie
1915
Le 352ème est dans l’Aisne. Il occupe les
secteurs de Vic/Aisne, Sacy, Vingré, Fontenoy.
Le 7 mars 1915, Louis est promu capitaine TTR et prend le commandement de la 17ème
Compagnie du 5ème Bataillon.
Le 16 avril 1915, Louis est blessé dans la tranchée de Chevillecourt
(Oise): plaie pouce et joue gauche. Il ne sera pas évacué (Il sera soigné
à Hautebraye par le Médecin Aide Major de 2ème classe Albert GOYET,
du 5ème bataillon)
En août, le régiment est à Attichy dans l’Oise
![]() |
en août 15 avec le médecin POYET et le s/lt PLASSAT |
1916
Le 5 janvier, Louis est capitaine TDR, il reste commandant
de la 17ème compagnie
Le 9 mai, le régiment quitte le secteur de l’Aisne et vient
se positionner vers Haillevillers (Somme)
position du régiment en juin |
Le régiment occupe le secteur de Berny-en-Santerre.
En juillet-août avec son bataillon, Louis enlève sans coup
férir la Tranchée du Chancelier. Ce qui lui vaudra le 9 août la citation
suivante n°209 de la Division (121ème DI)
« a dirigé avec
beaucoup d’allant, de sang- froid et de méthode 2 compagnies qui ont pris part
à l’attaque d’une tranchée ennemie et contribué par l’ascendant d’une bravoure
aux bons résultats obtenus. »
Mi-août, il a un accident de cheval. Il est soigné à
l’ambulance de Villers-Bretonneux (Somme)
En novembre et décembre, le régiment est à Mareuil-la-Motte
quartier Porte Rouge au sud de Lassigny (Oise)
Il est nommé Capitaine Adjudant Major au 6ème
bataillon
Capitaine faisant
fonction d'adjudant major, c'est l'adjoint du commandant du bataillon. Il le
remplace quand celui-ci est en permission. C'est aussi un futur commandant. On
trouve également capitaine adjoint major.
1917
Début 17, le régiment participe à l’offensive sur le canal de Saint Quentin.
Il est à Roye sur Matz
Le 1er mai 1917, le 352ème RI est
dissous. Louis passe à l’EM du 1er Bataillon du 150ème
RI comme capitaine adjudant major.
En août, le 150ème part à Verdun et participe à
la reprise des secteurs perdus en 16. Il combat à Louvemont dans le bois des
Fosses.
Position du 150ème pendant la bataille de Verdun en août 17
Le 2 avril, Louis est cité à l’ordre de la Division (40ème
DI)n°143.
« Commandant de
compagnie qui a su donner à son unité une grande cohésion et beaucoup d’allant.
A tenu à conduire lui-même un coup de main projeté sur un petit poste allemand
très fortement organisé et a exécuté en personne pendant plusieurs nuits
consécutives les reconnaissances préparatoires donnant ainsi ….(illisible)
Le 25 avril 1918, Louis passe au 151ème RI (ordre du Gal commandant la 8ème
Armée) où il prend le commandement du 3ème
Bataillon.
Le 151ème participe à la bataille du Matz qui
bloque l’offensive allemande de février, mars 18. Secteur de Ressons sur Matz
Le 10 juin 1918, Louis est blessé : plaie par balle en
séton avant bras gauche et main gauche. Il est évacué sur l’Hôpital Auxiliaire
n°2 du Havre (rue Jeanne d’Arc), après avoir été à l’Hôpital Complémentaire
n°10 (Hôtel Frescati). Il y sera soigné par sa sœur Jeanne qui est religieuse
(Saint Vincent de Paul-infirmière dans cet hôpital.
Le 25 juillet 1918, Louis est fait chevalier de la Légion
d’Honneur avec comme citation :
« Excellent
officier d’un courage remarquable et d’un absolu dévouement. A dirigé d’une
façon parfaite et dans des circonstances particulièrement difficiles son unité.
Blessé au cours des combats, a tenu à rester à son poste , ne s’est laissé
évacué qu’atteint d’une deuxième blessure après avoir assuré la transmission de
commandement. Une blessure antérieure – 4 citations)
Le 17 septembre , il reprend le commandement du 3ème
bataillon.
Le 7 octobre 1918, il est promu Chef de Bataillon TTR.
Le 12 octobre 1918, il quitte le front et est nommé directeur de l’Ecole des armes
automatiques à Blainville, pour la 3ème
Armée.
Le 21 octobre 1918, il est cité à l’ordre de la Xème Armée (n°235)
« Officier très
brave ne ménageant pas sa peine et toujours prêt à partir pour des missions
périlleuses. Les 12 et 14 octobre 16, s’est offert pour aller lui-même jalonner
les tranchées à ouvrir en premières lignes sous un violent bombardement et
exposer à des feux de mitrailleuses. »
Le 10 novembre 1918, il revient dans son unité et prépare l’attaque sur la Seille (vers
Château-Salins en Moselle)) mais elle n’aura pas lieu car l’Armistice est signé
le 11.
Avec le 151ème, il occupera la Sarre où il sera
commandant d’armes à Heuswiller (3ème Bataillon).
Il est démobilisé le 23 janvier 1919 par le 151èmeRI.
Ses états de service
le feront remarquer de ses
supérieurs qui souhaitent qu’il reste dans l’Armée, lui promettant un bel
avenir. Mais il préfère revenir à la vie civile.
Le 27 décembre 1927, il est promu Chef de Bataillon TDR.
Le 27 décembre 1935, il est promu officier de la Légion d’Honneur.
Le 10 juillet 1939, il est promu Lieutenant-Colonel TTR.
Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales du Rhône
Archives municipales de Lyon
JMO du 352ème RI 26N 759/ 006
JMO du 150ème RI 26N 697 /003
JMO du 151ème
RI 697/11-12
Historique du 352ème RI Berger-Levrault Nancy-Paris
Historique du 150ème RI Frémont
Monographie de Louis PEY son septième enfant et dernier fils
Sources photographiques
Propriété exclusive de Louis PEY et de sa famille