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François de CHALENDAR, sergent au 159ème Régiment d'Infanterie Alpine

François de Chalendar a écrit plus de 1500 lettres à ses parents pendant la Guerre. A partir de ses documents, Xavier Rousse , son gendre, a écrit une monographie que Cécile BONNET, sa nièce, a bien voulu me communiquer . Je les remercie chaleureusement de m'avoir autorisé à la publier sur mon blog.

 
 François, Régis, Marie, Jules naît le 13 décembre 1896 à Saint Jean de Muzols (Ardèche). Il est le fils de Louis, Aimé, Charles de Chalendar et de Marie Cros.









Matricule 333 de la classe 1916 au centre de recrutement de Romans (Drôme - ses parents habitent alors Tain-l’Hermitage), il s’engage pour la durée de la guerre le 4 avril 1915.
Le 8 avril, il est affecté au 157ème RI, cantonné à Gap où il fait l’apprentissage des armes.


                                           
Après un stage d’EOR à Saint Cyr-l’Ecole (élève officier de réserve) à l’issue duquel il n’est pas retenu, il part le 3 décembre au dépôt divisionnaire de la 76ème DI (Maxey-sur-Meuse) pour continuer son instruction militaire.

Le 3 mars 1916, il est caporal.
 Il participe notamment à un stage de fusil-mitrailleur à Mesnil-la-Tour, en mai 1916.
Le 18 juin 1916, il est affecté au 159ème RIA. Il rejoint le dépôt divisionnaire de la 77ème DI qui vient d’être constituée à Raulecourt (Meuse).
Le 159ème RI Alpine appartient à la 77ème DI, surnommé le 15-9 par ses hommes.
Il est affecté à la 3ème compagnie du 1er bataillon.
Le 15 août, après une permission, il rejoint son régiment à La Neuville-sur-Oudeuil (Oise).
Le 20 octobre, le régiment est positionné à Cappy–sur-Somme (Somme)
Le 1er bataillon est à la Maisonnette où jusqu’au 26, il tient le secteur malgré de violents bombardements et d’incessantes attaques.


                                 
Relevé le 26 pour Flaucourt, il revient en ligne le 27 qu’il tient jusqu’au 1er novembre.
Il part au repos à Morvillers (Oise) puis en permission jusqu’au 10 novembre.

François est cité à l’ordre du régiment (n°188 du 10 décembre 1916) et reçoit la Croix de guerre
« Avec quelques hommes, a tenu du 21 au 27 octobre 1916, à un petit poste avancé soumis à un violent bombardement. »

A son retour de permission, le 1er bataillon est à Chazelle (Sud de Soissons)
Le 27 novembre, le régiment part pour Roche (Aisne, sur l’Aisne). La 3ème compagnie stationne à Vic/Aisne puis prend position dans le secteur  Le Port-Fontenoy.


                                                      

En janvier 1917, les allemands reculent derrière l’Ailette (Le repli Hindenburg). Le 159ème avance jusqu’à Verneuil/Coucy. Il organise le secteur de la Forêt de Saint-Gobain.
Le 1er juin, débute la bataille du Chemin des Dames. Le 1er bataillon fait mouvement vers Ostel, dans le secteur dit Madagascar. Il occupe notamment l’Epine de Chevregny jusqu’à la fin du mois. Les combats sont particulièrement violents et les pertes sont sévères.
  
Ostel

                                            

L'épine de Chevregny

Position de la 77ème DI
                                                                                                               
La 77ème DI a été très touchée par les mouvements de mutineries qui ont suivi l'échec sur le Chemin des Dames

Le régiment alterne réserve et tranchées. En juillet, il est dans le secteur de la Royère, puis est mis au repos à Tigny (Sud de Soissons)

Le 18 juillet, François est cité à l’ordre de la Division (n°314) :
« Caporal d’un courage et d’un dévouement absolu. Le 22 juin 1917, s’étant mis spontanément à la tête de quelques grenadiers, a réussi à chasser l’’ennemi d’un boyau, où celui-ci avait pris pied. A ensuite lui-même établi un barrage sous les rafales de grenades »

Le régiment est au repos tout le mois  d’août dans les environs de Vesoul, à Noroy (Haute-Saône).
Le 31 août, le régiment part en Alsace où il occupe le secteur de Carpach (vers Altkirch). Il y restera jusqu’au mois de mars 1918.
François effectue des stages de sous-officier (sergent) au Dépôt Divisionnaire d’Héricourt (Haute Saône). Quand il revient dans sa compagnie, c’est pour participer à des périodes d’instruction (camp d’Arches notamment, près d’Epinal) ou de repos.
Mi-mars, le GQG allemand déclenche une offensive en Champagne qui doit l’amener à Paris. C’est la bataille de l’Empereur.
Le 159ème est transporté à Ressons/Matz (Oise). Le 1er bataillon positionné à la sortie de Belval, combat sur le mont Plémont et à Plessis de Roye jusqu’au 6 mai où il est mis au repos dans les Vosges (région de Metzeral)

Le 7 mai, François est cité à l’ordre du régiment (n°293)
« Très bon gradé. Toujours volontaire pour les missions dangereuses. Le 19 avril, a largement contribué à repousser une attaque ennemie sur un PP »

Le 24 juin, il est nommé sergent.

Bloqués sur le Plémont, les allemands attaquent entre Reims et Soissons et avancent jusqu’à la Marne et la dépassent sur certains points du front.
Le 159ème est ramené, le 3 juillet, sur la rive gauche de la Marne dans la Montagne de Reims à Oiry vers Epernay (le 1er bataillon est à Vinay)
Depuis le bois des châtaigniers, le régiment reprend Leuvigny et remonte en direction de Reims. Les combats sont particulièrement violents et le régiment est constamment bombardé par des obus à gaz toxiques. Il participe aux combats dans le bois de Saint-Euphraise du 29 juillet.

Le 159ème combat aux côtés des anglais et des italiens.

Le 2 août, les allemands reculent et le 159ème est mis au repos à Ay.

François est proposé à la médaille militaire anglaise qu’il recevra le 20 février 1919 (ordre n°30 « DE »)

Le 15 août, il est cité à l’ordre de la Division (n°759)
« Très courageux ; toujours volontaire pour les missions périlleuses. Au cours de l’attaque du 16 juillet 11918, a entrainé ses hommes avec un élan admirable sous un violent tir de mitrailleuses ; a assuré dune façon parfaite la liaison avec la compagnie voisine »

Tout le mois de septembre, il est à La Neuvillette (banlieue nord de Reims).
Le 27, le régiment est embarqué pour la Belgique. Le 1er bataillon cantonne à Pollinkove (10km SO de Dixmude), le 1er octobre.
Les attaques se déroulent dans des conditions très difficiles (pluie, boue, bombardements aux gaz toxiques).
Le 15 octobre, à Hooglede, François est blessé au pied gauche. Il reçoit les premiers à l’ambulance 14/77 et est évacué sur l’hôpital de Berck, où il restera jusqu’au 28 octobre 1918.


Après un mois de convalescence et de permission, il revient au Centre d’Instruction de la 77ème DI, le 29 novembre puis dans son unité qui cantonne à Tirlemont (Tienen, en flamand), entre Bruxelles et Liège.
Le 2 janvier 1919, la 77ème DI va occuper les pays rhénans.


Le 159ème est à Aix-la-Chapelle du 11 janvier au 23.
Puis, le régiment occupe différents secteurs (Elsen, Grevenbroich, Gustorf,…)

                                                                          



François est démobilisé le 24 septembre 1919 par le 75ème RI, dont le dépôt est Romans


Le 16 juin 1921, il est inscrit au tableau spécial de la Médaille Militaire (JO du 17 décembre 1921)

Le 15 octobre 1958, il est fait chevalier de la Légion d’honneur au titre d’ancien combattant de la Grande Guerre (JO du 22 octobre 1958)

Les décorations de François de Chalendar
                                                         
     Croix de Guerre      Croix de Guerre  anglaise     Médaille militaire     Légion d’honneur
 



Sources bibliographiques et iconographiques
Monographie «  François de Chalendar, sergent au 159ème RIA » par Xavier ROUSSE  mars 2005
JMO du 159ème RIA  26N 701/ 1à 5
Historique du 159ème RIA  Librairie Chapelot  Paris
Forum 14-18
Archives départementales de la Drôme

Crédit photographique

Le portrait de François de Chalendar appartient à la collection privée de Xavier ROUSSE