François de Chalendar a écrit plus de 1500 lettres à ses parents pendant la Guerre. A partir de ses documents, Xavier Rousse , son gendre, a écrit une monographie que Cécile BONNET, sa nièce, a bien voulu me communiquer . Je les remercie chaleureusement de m'avoir autorisé à la publier sur mon blog.
En janvier 1917, les allemands reculent derrière l’Ailette (Le repli Hindenburg). Le 159ème avance jusqu’à Verneuil/Coucy. Il organise le secteur de la Forêt de Saint-Gobain.
Bloqués sur le Plémont, les allemands attaquent entre Reims
et Soissons et avancent jusqu’à la Marne et la dépassent sur certains points du
front.
François est démobilisé le 24 septembre 1919 par le 75ème
RI, dont le dépôt est Romans
François, Régis, Marie, Jules naît le 13 décembre 1896 à Saint Jean de Muzols
(Ardèche). Il est le fils de Louis, Aimé, Charles de Chalendar et de Marie
Cros.
Matricule 333 de la classe 1916 au centre de recrutement de
Romans (Drôme - ses parents habitent alors Tain-l’Hermitage), il s’engage pour
la durée de la guerre le 4 avril 1915.
Le 8 avril, il est affecté au 157ème RI, cantonné
à Gap où il fait l’apprentissage des armes.
Après un stage d’EOR à Saint Cyr-l’Ecole (élève officier de
réserve) à l’issue duquel il n’est pas retenu, il part le 3 décembre au dépôt
divisionnaire de la 76ème DI (Maxey-sur-Meuse) pour continuer son
instruction militaire.
Le 3 mars 1916, il est caporal.
Il participe
notamment à un stage de fusil-mitrailleur à Mesnil-la-Tour, en mai 1916.
Le 18 juin 1916, il est affecté au 159ème RIA. Il
rejoint le dépôt divisionnaire de la 77ème DI qui vient d’être
constituée à Raulecourt (Meuse).
Le 159ème
RI Alpine appartient à la 77ème DI, surnommé le 15-9 par ses hommes.
Il est affecté à la 3ème compagnie du 1er
bataillon.
Le 15 août, après une permission, il rejoint son régiment à
La Neuville-sur-Oudeuil (Oise).
Le 20 octobre, le régiment est positionné à Cappy–sur-Somme
(Somme)
Le 1er bataillon est à la Maisonnette où jusqu’au
26, il tient le secteur malgré de violents bombardements et d’incessantes
attaques.
Relevé le 26 pour Flaucourt, il revient en ligne le 27 qu’il
tient jusqu’au 1er novembre.
Il part au repos à Morvillers (Oise) puis en permission
jusqu’au 10 novembre.
François est cité à
l’ordre du régiment (n°188 du 10 décembre 1916) et reçoit la Croix de guerre
« Avec quelques
hommes, a tenu du 21 au 27 octobre 1916, à un petit poste avancé soumis à un
violent bombardement. »
A son retour de permission, le 1er bataillon est
à Chazelle (Sud de Soissons)
Le 27 novembre, le régiment part pour Roche (Aisne, sur
l’Aisne). La 3ème compagnie stationne à Vic/Aisne puis prend
position dans le secteur Le
Port-Fontenoy.
En janvier 1917, les allemands reculent derrière l’Ailette (Le repli Hindenburg). Le 159ème avance jusqu’à Verneuil/Coucy. Il organise le secteur de la Forêt de Saint-Gobain.
Le 1er juin, débute la bataille du Chemin des
Dames. Le 1er bataillon fait mouvement vers Ostel, dans le secteur
dit Madagascar. Il occupe notamment l’Epine de Chevregny jusqu’à la fin du mois.
Les combats sont particulièrement violents et les pertes sont sévères.
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Ostel |
La 77ème DI
a été très touchée par les mouvements de mutineries qui ont suivi l'échec sur le Chemin des Dames
Le régiment alterne réserve et tranchées. En juillet, il est
dans le secteur de la Royère, puis est mis au repos à Tigny (Sud de Soissons)
Le 18 juillet,
François est cité à l’ordre de la Division (n°314) :
« Caporal d’un
courage et d’un dévouement absolu. Le 22 juin 1917, s’étant mis spontanément à
la tête de quelques grenadiers, a réussi à chasser l’’ennemi d’un boyau, où
celui-ci avait pris pied. A ensuite lui-même établi un barrage sous les rafales
de grenades »
Le régiment est au repos tout le mois d’août dans les environs de Vesoul, à Noroy
(Haute-Saône).
Le 31 août, le régiment part en Alsace où il occupe le
secteur de Carpach (vers Altkirch). Il y restera jusqu’au mois de mars 1918.
François effectue des stages de sous-officier (sergent) au
Dépôt Divisionnaire d’Héricourt (Haute Saône). Quand il revient dans sa
compagnie, c’est pour participer à des périodes d’instruction (camp d’Arches
notamment, près d’Epinal) ou de repos.
Mi-mars, le GQG allemand déclenche une offensive en
Champagne qui doit l’amener à Paris. C’est la bataille de l’Empereur.
Le 159ème est transporté à Ressons/Matz (Oise).
Le 1er bataillon positionné à la sortie de Belval, combat sur le
mont Plémont et à Plessis de Roye jusqu’au 6 mai où il est mis au repos dans
les Vosges (région de Metzeral)
Le 7 mai, François est
cité à l’ordre du régiment (n°293)
« Très bon gradé.
Toujours volontaire pour les missions dangereuses. Le 19 avril, a largement
contribué à repousser une attaque ennemie sur un PP »
Le 24 juin, il est nommé sergent.

Le 159ème est ramené, le 3 juillet, sur la rive
gauche de la Marne dans la Montagne de Reims à Oiry vers Epernay (le 1er
bataillon est à Vinay)
Depuis le bois des châtaigniers, le régiment reprend
Leuvigny et remonte en direction de Reims. Les combats sont particulièrement
violents et le régiment est constamment bombardé par des obus à gaz toxiques.
Il participe aux combats dans le bois de Saint-Euphraise du 29 juillet.
Le 159ème combat aux côtés des anglais et des
italiens.
Le 2 août, les allemands reculent et le 159ème
est mis au repos à Ay.
François est proposé à la médaille militaire anglaise qu’il
recevra le 20 février 1919 (ordre n°30 « DE »)
Le 15 août, il est
cité à l’ordre de la Division (n°759)
« Très
courageux ; toujours volontaire pour les missions périlleuses. Au cours de
l’attaque du 16 juillet 11918, a entrainé ses hommes avec un élan admirable sous
un violent tir de mitrailleuses ; a assuré dune façon parfaite la liaison
avec la compagnie voisine »
Tout le mois de septembre, il est à La Neuvillette (banlieue
nord de Reims).
Le 27, le régiment est embarqué pour la Belgique. Le 1er
bataillon cantonne à Pollinkove (10km SO de Dixmude), le 1er
octobre.
Les attaques se déroulent dans des conditions très
difficiles (pluie, boue, bombardements aux gaz toxiques).
Le 15 octobre, à Hooglede, François est blessé au pied
gauche. Il reçoit les premiers à l’ambulance 14/77 et est évacué sur l’hôpital
de Berck, où il restera jusqu’au 28 octobre 1918.
Après un mois de convalescence et de permission, il revient
au Centre d’Instruction de la 77ème DI, le 29 novembre puis dans son
unité qui cantonne à Tirlemont (Tienen, en flamand), entre Bruxelles et Liège.
Le 2 janvier 1919, la 77ème DI va occuper les
pays rhénans.
Le 159ème est à Aix-la-Chapelle du 11 janvier au
23.
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Le 16 juin 1921, il est inscrit au tableau spécial de la
Médaille Militaire (JO du 17 décembre 1921)
Le 15 octobre 1958, il est fait chevalier de la Légion
d’honneur au titre d’ancien combattant de la Grande Guerre (JO du 22 octobre
1958)
Les décorations de François de Chalendar
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Croix de Guerre Croix de Guerre anglaise Médaille militaire Légion d’honneur |
Sources bibliographiques et iconographiques
Monographie « François de Chalendar, sergent
au 159ème RIA » par Xavier ROUSSE mars 2005
JMO du 159ème RIA 26N 701/ 1à 5
Historique du 159ème RIA Librairie Chapelot Paris
Forum 14-18
Archives départementales de la Drôme
Crédit photographique
Le portrait de François de Chalendar appartient à la
collection privée de Xavier ROUSSE