Sophie et Stéphane ARNAUD ont
découvert dans la maison qu’ils venaient d’hériter, deux cartons qui
contenaient, l’un les carnets de guerre d’Henri Tissot, ancien propriétaire de
la maison, écrits jour par jour, l’autre environ 150 photos prises sur le front
ainsi que des cartes d’état-major.
L’ensemble de ces documents est accessible. Ils ont été publiés dans un ouvrage "La guerre est déclarée" (actuellement épuisé chez l'éditeur)
Je les remercie de m’autoriser à
publier le parcours de guerre d’Ennemond, François, Gabriel, Henri TISSOT. Par
respect et déontologie, aucune citation ne sera ajoutée à mon texte avant
parution.
Sa famille avait choisi de l'appeler par son 4ème prénom. Lui-même signait ses écrits Henri voire
Henry.
Henri TISSOT, sous lieutenant dans
la Grande Guerre
Ennemond,
François, Gabriel, Henri nait le 13 janvier 1888 à Bourg en Bresse
(Ain). Il est le dernier fils de Jean-Marie, Ennemond TISSOT et de Blanche IMBERT de la TOUCHE.
Il
a 3 frère et sœurs, Charles (1877), Marie (1880) et Suzanne (1883)
Jean-Marie,
Ennemond est avocat et bâtonnier au barreau de Bourg-en-Bresse, il est très
impliqué dans la vie sociale et politique de sa région quand il décède en 1900,
Henri n’a que douze ans.
Après
son baccalauréat ès lettres, le jeune
homme débute des études de droit qu’il doit interrompre pour effectuer son
service militaire.

1914
Mobilisé le
4 août 1914, Henri rejoint le 18ème Dragons à Lure.
Le 18ème
Dragons appartient à la 8ème brigade de Dragons avec le 11ème
Dragons. Elle-même appartenant à la 8ème Division de Cavalerie commandée par le
général BARATIER jusqu’à sa dissolution en août 1916.
Du
4 août au 11octobre, il est chargé de l’ordinaire au dépôt du régiment à Dole
(Jura)
Le
régiment participe à la bataille de l’Artois à Monchy-le-Preux (Pas-de-Calais)
Le 10 décembre, il est évacué sur l’hôpital de Beauvais pour rhumatismes jusqu’au 22 janvier 1915
1915

Le 16 mars 1915 il est nommé vaguemestre de l’escadron.
Position de son régiment
·
Avril – mai : tranchées dans la région de Wez (Marne).
·
Mai – juin : son régiment est en réserve pour soutenir une éventuelle
percée.
·
Juillet - août : tranchées à Perthes-Les-Hurlus dans le Bois Allongé
(Marne).
·
Septembre : repos à Eclaron (Marne).
·
25 septembre – 18 octobre : Deuxième bataille de Champagne (Marne). en
1ères lignes au Trou Bicot, au Bois de la Perdrix, et sur la côte 193 à la Main
de Massiges (Marne).
·
Novembre 1915 - février 1916 : tranchées dans les environs
d’Einville-au-Jard (Jalhay, Bathelémont) et dans la forêt de Parroy
(Meurthe-et-Moselle). Secteur de Verdun.
1916
Position de son régiment
Mars et avril : tranchées dans la forêt des Koeurs (Meuse).
Mai - juin : tranchées dans la forêt du Parroy (Meurthe-et-Moselle).
Mai - juin : tranchées dans la forêt du Parroy (Meurthe-et-Moselle).
Le 27 juin 1916, il est volontaire pour être promu sous-lieutenant dans
l’infanterie;

Le 27 septembre, il prend le
commandement de la 2e section de la 10ème compagnie (capitaine
DUCHON) du 3ème bataillon (capitaine ARGUEYROLLES)
Le 14ème RI (cantonné en 1914 à TOULOUSE) forme avec le 7èmeRI, la 262ème BI, qui appartient à la 131ème DI. Cette division fait partie de la 2ème Armée aux ordres du général GUILLAUMAT, et du 10ème Corps d’Armée commandé par le général VANDERBERG..
·
18 octobre, il est juge au Conseil de guerre à Domèvre-en-Haye ( Il n’y
aura pas de condamnation à mort )
3 - 11 novembre : tranchées à Martincourt (Meurthe-et-Moselle).
·
11 - 25 novembre , il suit l instruction pour l’utilisation du Fusil-mitrailleur.
· 25 novembre - 21 janvier 1917 :
tranchées à Xivray, Ansauville (Meuse).
1917
Position de son régiment
·
Février : au Camp du Ravin , à proximité de la forêt de Puvenelle (Meurthe-et-Moselle).
·
Du 25 mars au 13 mai, le régiment participe à la bataille des monts notamment dans le massif de Moronvilliers. Il participe à l’assaut
victorieux de la Froide Fosse.
« Officier d’un moral élevé et d’un courage
éprouvé, a le 30 avril 1917 entraîné ses hommes à l’assaut d’une tranchée
ennemie très fortifiée dont il s’est emparé, réussissant à faire une vingtaine
de prisonniers »
Citation assortie de la Croix de guerre avec palme
La Croix de guerre lui sera remise le 14 juillet 1917
·
J Juin; le régiment quitte le secteur de Reims pour le secteur
de Verdun, les Eparges.
de Verdun, les Eparges.
· Juillet : tranchée de Calonne (Meuse).
· Août : tranchées Goubet et Turin près de Mouilly (Meuse).
· Octobre : Verdun, Côte 344.
Le 4 décembre, il est affecté à la 12ème
compagnie (capitaine de PARTHENAY)
·
Décembre – février 1918, il alterne permission, repos et centre d’instruction
(grenadier).
1918
Le 17 février, il passe à la 11ème compagnie (capitaine LUCIANI)
Position de son régiment
·
Mars : tranchées dans le Bois Chenu, près de Blanzée (Meuse).
Le régiment
se couvre de gloire mais les pertes sont très importantes.
·
27 avril - 4 juin : repos et permission.
·
Juin :
arrêt de l’offensive allemande à Longpont, près de Compiègne. Le régiment sera
décimé au cours de cette bataille et sera relevé le 12 juin pour se
reconstituer à Villers-Cotterets.
·
Juillet,
Henri est instructeur de fusil-mitrailleur au Centre d’Instruction
Divisionnaire à Villeroncourt près de Ligny-en-Barrois (Meuse)
·
Août : secteur Reims-Ouest.
·
Le 1er août ; il est promu lieutenant à Titre Temporaire.
·
Gazé le 24 août, Henri est évacué le 31 août à l’hôpital de Bussang
(Vosges).
Il le quitte le 13 octobre pour rejoindre le dépôt divisionnaire à
Mesnil sur Belville (Vosges)
·
Le 5 novembre, il rejoint son régiment à Badmenil dans les Vosges où il est
affecté à la 1ère compagnie du 1er bataillon (capitaine
RIBET)
·
Le 22 novembre, le régiment entre dans Strasbourg.
1919
Le
1er avril 1919, il est nommé sous lieutenant à Titre Définitif .
Remis
à la disposition du Ministre, il sera affecté à l’État major de la 6ème
Division Tchécoslovaque. Il sera plus particulièrement chargé de l’instruction
des cadres de cette nouvelle armée qui combat à ses frontières contre la
Hongrie.
Il
rentre en France le 27 décembre 1919 où il est mis en congé illimité de
démobilisation par le dépôt démobilisateur du
4ème cuirassiers de
Lyon.
Le
29 février 1929, il est promu lieutenant de réserve à Titre Définitif.
![]() |
Croix de guerre Médaille du Combattant Médaille interalliée de la Victoire |

Le 22 mai 1921, il épouse Marie-Victorine,Aimée, Juliette WEINANDT à Metz.
Ils auront une fille Anne-Marie (c'est la marraine de Stéphane Arnaud)
À cause de ses problèmes de santé, il poursuivra une modeste carrière d'agent d'assurance. Il aurait souhaité faire carrière dans l'armée mais ses demandes sont restées vaines malgré les appréciations élogieuses de ses supérieurs.
Henri décède le 10 novembre 1950 à Lyon, il repose dans le caveau familial à Saint Jean le Vieux (Ain)
![]() |
Couverture du journal d'Henri Tissot |
Sources bibliographiques
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Service Historique des Armées:
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18ème Dragons JMO 26N 881/1
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11ème Dragons JMO 26N 879 / 28-28bis-29
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14ème RI JMO 26N
586/4-5
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Archives
départementales de l’Ain
Service
Historique des Armées Fort de
Vincennes dossier GR 8Ye 12501
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Historique du 18ème Dragons
Imprimerie Berger-Levrault
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Historique du 11ème Dragons
Imprimerie Berger-Levrault
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Historique du 14èmeRI Imprimerie
et Librairie Privat 1920
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Répertoire des corps de troupe de l'armée française pendant la Grande
Guerre T1 Ed Claude BONNAUD
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Guides illustrés Michelin des champs de bataille 14-18
"La guerre est déclarée" Journal d'Henri Tissot |
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Crédit photographique : Collection Henry
TISSOT /Sophie et Stéphane ARNAUD