Accéder au contenu principal

Théophile TAVERNEAU, soldat au 301ème RI

Merci à M. Marcel TAVERNEAU et à Elisabeth TAVERNEAU-MOUSSET  qui ont bien voulu m'ouvrir leur  archives personnelles et qui m'ont autorisé à publier les années de guerre de son grand-père et arrière-grand père Théophile. 
Théophile, Julien nait le 21 septembre 1873 au hameau de Châteauneuf-sur-Celle de la commune de Vitré (Deux-Sèvres).
Son père Pierre TAVERNEAU est journalier et sa mère Madeleine née NAUDIN est ménagère.
Avant son service militaire, Théophile travaille avec son père dans la ferme que celui-ci vient exploiter à La Renaudière à Vitré.
Matricule 66  classe 1893 centre de Poitiers, il effectue son service militaire au 125ème Régiment d’Infanterie du 13 septembre 1894 au 24 septembre 1895 qui est caserné à Poitiers (caserne Rivaud).

DR - Fonds Elisabeth MOUSSET
Le 7 octobre 1896, il épouse Julie SABOURIN à Beaussais  (Deux-Sèvres). Ils auront 2 fils Julien* (1898) et Léonce (1903).
*Julien sera mobilisé en 1917, son parcours pendant la Grande Guerre est publié sur ce blog.
Après 2 périodes au 125ème RI (septembre 1900 et septembre 1903) comme réserviste, Théophile est rattaché au 68ème  RIT* de Poitiers à partir du 1er octobre 1907. Il y effectue une période du 18 au 26 octobre 1908.
*RIT : Régiment d'Infanterie Territoriale.
Il est formé d’hommes âgés de 34 à 49 ans d'où leur surnom: les "pèpères ». Au début de la guerre, les territoriaux sont essentiellement des Gardes de Voies de Communication(GVC) mais en aucun cas, il n'est prévu de les envoyer au front.
Les évènements, dès la fin 14, feront qu'ils seront très rapidement rattachés à un corps d'armée ou à une division et envoyés en seconde voire en première ligne. Ils seront essentiellement des travailleurs: réfection des routes, des tranchées, construction d'abris coupe de bois, ravitaillement des unités en ligne, nettoyage des champs de bataille....

1914

Le 1er août, il est rappelé au service des GVC*.
* Compte tenu de l’importance du rôle des chemins de fer dans la Guerre, par crainte d’attentats comme les matériels et les voies ferrées (puis de tous les points et matériels sensibles), un service de garde a été mis en place. Ce sont en principe des hommes qui relèvent de la réserve de la Territoriale ( en principe âgés de 40 à 49 ans, c’est le cas de Théophile). En uniforme et armés, ils dépendent du Régiment d’Infanterie Territoriale de la subdivision, pour Théophile du 68ème RIT. Ils sont, en principe de garde dans un rayon de 10km de leur domicile.
Le 1er novembre, il rejoint le 68ème Régiment d’Infanterie Territoriale qui est dans  dans le Camp Retranché de Paris et cantonne dans les forts d'Ivry, de Vaujours et de Chelles, à l'est de Paris. Il effectue des travaux de défense.
Le 68ème RIT est rattaché à la 85ème Division d’Infantertie Territoriale.
Le 15 décembre, Théophile passe au 30ème RIT.
Le 30ème RIT est rattaché à la 83ème DITCe régiment est aussi dans le camp retranché de Paris où il garde des forts et effectue des travaux de défense.

1915

Il passe le 9 février 1915 au 301ème Régiment d’Infanterie, il y arrive début mars.  Le régiment est alors dans le secteur du village des Éparges.
Le 301ème RI appartient à la 107ème brigade de la 12ème Division d’Infanterie.
Le 12 avril, les 2 bataillons passent en première ligne sur la crête et subissent un violent bombardement au cours duquel Théophile est blessé (plaie dans la région lombaire par éclat d’obus).

Le secteur des Éparges – source: d'après www.chtimiste.com

DR – La crête des Éparges
Transporté dans un premier temps dans une cave du village des Éparges, il est transféré sur l'Ambulance 13/6 qui stationne dans la tranchée de Calonne puis sur Verdun et enfin dans un hôpital à l'arrière.
En août, il est à l'Hôpital Complémentaire n°18* (centre de convalescence) de Castres.
* Le centre de convalescence est dans les locaux de l'annexe Barral de l'ancien collège de Jeunes Filles.
Après une permission de 15 jours, il revient au dépôt au dépôt du 301ème RI de Dreux.

© Fonds Élisabeth Mousset

1916

Théophile est affecté le 5 mars au 29ème RIT,  4ème compagnie du 1er bataillon.
Le 29ème RIT est rattaché à la 10ème DI du 5ème CA.
Le régiment est dans la Meuse entre Parois et Brabant sur Argonne.


DR – SGA- Mémoire des hommes
Pendant toute l'année , il fournit des travailleurs aux unités du 5ème corps.
Le 26 mai, dans le secteur d'Hermont, le 4 août à Froidos
Le 3 septembre, il est embarqué à Poix (Marne) et part pour Fossemanant dans la Somme.
Le 12 novembre, il est mis au repos à Criquois (Seine-Maritime)
Le 23 novembre,Théophile est cité à l’ordre du régiment :

Très bon soldat courageux et dévoué pouvant servir d’exemple par son ardeur au travail sous des bombardements intenses et à proximité des lignes ennemie. A fait preuve d’endurance, de discipline et de mépris du danger. A été blessé  aux Eparges le 10 avril 1915, au 301ème d’Infanterie.
Citation accompagné de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

1917

Le 29 janvier le régiment est à Serzy-et-Prin (Meuse)
Évacué pour maladie le 16 mars  (broncho-pneumonie), Théophile est admis à l'Hôpital d'Orientation et d'Évacuation 1/37 qui est installé dans les Celliers de la Maison Lemaître-Mercier à Épernay. Il passe ensuite à l'Hôpital Temporaire n°29 de cette ville avant de partir pour un hôpital de l'arrière.
Le 21 août,  alors qu'il est au dépôt du 29ème RIT à Dreux, il est autorisé à porter la médaille des blessés de guerre.
Théophile sera muté comme gendarme auxiliaire le 15 septembre 1917 à la 12ème Légion de Gendarmerie (Limoges) par la Commission de réforme de la place de Bordeaux.
Le 10 janvier 1919, il passe au 101ème RI. Il est  démobilisé et envoyé en congé illimité à Beaussais.
Le 26 décembre 1935, il reçoit la carte du Combattant et peut porter la médaille afférente.

   
© Fonds Elisabeth MOUSSET


Sources bibliographiques et iconographiques
Archives départementales des Deux-Sèvres
Archives départementales de la Vienne
SGA, Mémoire des Hommes
  • JMO du 68ème RIT   26N  787/23
  • JMO du 30ème RIT   26N 780/1
  • JMO du 301ème RI  26N   745/1-2
  • JMO du 29ème RIT   26N  779/13-14
Archives familiales de Marcel TAVERNEAU et d’Elisabeth TAVERNEAU-MOUSSET